Le mot cartel désigne une forme d’accord entre des parties autonomes en vue d’une action commune – ici, un spectacle en forme d’expérimentation. Managés par Michel Schweizer, deux danseurs, une chanteuse, une comédienne et trois cyclistes évoquent le corps, celui du danseur classique en particulier. Face à face, un tout jeune danseur, Romain di Fazio, et une étoile de l’Opéra de Paris, Jean Guizerix, retraité depuis plus de vingt ans. Mais loin de la prouesse attendue de ces artistes pour qui l’excellence est la norme, s’instaure un dialogue insolite, à hauteur d’hommes, entre ceux qui ne savent pas encore et ceux qui ne peuvent plus. Au lieu de la performance, c’est ainsi l’humain qui affleure, en-deçà de toute virtuosité, avec en son cœur la notion de transmission. Spectacle hors norme, Cartel s’invente aux marges du théâtre et de la danse, et redonne une parole (drôle parfois, touchante toujours) à ces corps admirés d’ordinaire en silence.