Comment rendre justice en musique à l’un des films les plus puissants et les plus influents de l’histoire du cinéma, à la fois spectacle grandiose et total, habité par l’efficacité horrifique du scénario, et voyage dans l’étrangeté de la condition humaine ? Dans Nosferatu , le spectateur éprouve l’épouvante dans les éléments naturels : les montagnes, la mer, les animaux. Murnau les met en scène dans leur beauté majestueuse. Les ponts, les moustiques, les bouquets de roses deviennent ici des messagers de l’au‑delà, dont le mystère terrifiant se nourrit de la folie des hommes. Il faut donc pour soutenir ce spectacle une musique où l’angoisse naît du souffle qui se déploie, où la mécanique du bizarre s’adosse au lyrisme… Au piano torturé et aux sons étranges du synthétiseur se joindra la batterie et sa capacité à produire des espaces sonores pleins de tension et d’intensité, pour tenter de restituer à plein le sous‑titre du film : « une Symphonie de l’Horreur » !