Les Contes Immoraux sont nés d’une commande de la documenta 14 (exposition quinquennale d’art contemporain à Athènes et Kassel en Allemagne, en 2017) autour de la thématique « Apprendre d’Athènes, pour un Parlement des Corps ». Maison Mère en est le premier opus. Seule sur le plateau, Phia Ménard s’empare du sujet et en recrache un Parthénon de carton et de sueur. Elle s’inspire autant des édifices grecs en ruine, que des villes reconstruites après les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale sous l’impulsion du fameux plan « Marshall ». Voici que l’Europe construit son parfait modèle d’urbanisme, fait de maisons préfabriquées, bien alignées, et tout ce savoir‑faire de découpages, de pliages, de collages, serait parfait pour un monde parfait. Mais sous nos yeux, une masse nuageuse se forme qui viendra balayer l’édifice malgré l’énergie déployée pour le sauver… Une performance comme un geste politique où l’affirmation du corps est au centre des débats.
La représentation est suivie d’une discussion entre Laure Adler et Phia Ménard.