Trois jeunes femmes avancent d’un même pas. Elles chantent, elles dansent. À la façon d’un rituel, elles installent leur cabinet de curiosités : poupées, eau douce, lapins et grenouilles viennent peupler ce récit merveilleux. Sous les yeux des spectateurs, la scène se transforme peu à peu en terrain de jeu où les peintures à l’huile se réveillent. Nous voilà à la Renaissance, période où les corps sont pour la première fois représentés dans leur beauté nue. Car c’est de cela dont il s’agit pour Gaëlle Bourges : sensibiliser les enfants à la représentation des corps dans l’art. Elle donne ainsi à voir Diane aux bains par l’Ecole de Fontainebleau et Suzanne au bain par Le Tintoret. Accompagnés de sonorités empruntées à la musique d’hier et d’aujourd’hui, la voix, le récit, la danse, et le chant forment un ensemble chorégraphique léger et drôle. Ce spectacle est un éveil des formes, qui, s’il montre que les peintres sont des coquins, révèle tout en douceur le jeu de domination sociale, sexuelle et culturelle dont témoigne la représentation des corps.