Thomas Ostermeier avait une première fois adapté l’essai de Didier Eribon en anglais puis en allemand à la Schaubühne qu’il dirige. Il a recréé ce spectacle en français avec, au centre, Irène Jacob, venant porter la parole de l’auteur dans un dispositif mêlant documentaire et théâtre. Dans son texte, Eribon part de l’intime, de ses propres confessions. Issu de milieux populaires et hissé dans les milieux intellectuels français, il a fait l’expérience de la honte de classe. C’est sur elle qu’il s’appuie pour construire une analyse sociologique des mécanismes de domination à l’oeuvre encore aujourd’hui, constatant la difficulté des mouvements politiques progressistes à porter les mots et les luttes de la classe ouvrière. Le spectacle, par la voix de sa principale interprète et dans l’ambiance feutrée d’un studio d’enregistrement vient déposer une nouvelle couche d’intimité sur la scène sociale toujours en ébullition.