Depuis dix ans, Sex drugs & rebetiko propose une interprétation libre de chansons populaires chantées en grec. Les musiciens du groupe ont, grâce à cette musique, pu donner une forme socialement et culturellement acceptable à leur goût immodéré pour les musiques tristes et lentes. Indigeste pour les spécialistes, fastidieux pour les novices, paralysant pour les danseurs, il faut souvent beaucoup de courage au public pour venir à bout de leurs interminables concerts.
Pour garder intacte la tiédeur de ces moments, le groupe répète peu, et se présente souvent avec une formation inédite. Le groupe et le public partagent ainsi ensemble la surprise d’un étonnant moment d’étrange convivialité.
Le rebetiko a une histoire. Celle des musiciens du Pirée et d’Athènes et des réfugiés d’Asie Mineure, qui, après les transferts de populations entre la Grèce et la Turquie en 1923 viennent grossir les rangs de ceux qui ne sont nulle part chez eux ; l’histoire compliquée d’un répertoire qui, censuré parce qu’étranger, méprisé ou idéalisé parce que populaire, est devenu de gré ou de force le cœur de l’âme grecque.
Le rebetiko a une mythologie. Celle des bas-fonds, celle des fumeries de haschisch, celle d’hommes et de femmes durs, celle des prisons et des instruments que l’on y construisait avec des bouts de ficelle. De ces chansons émergent la figure du mangas, affublé de son couteau et de son bouzouki, et une danse, le zeïbekiko, qui doit autant au pas du guerrier ottoman, qu’à la danse giratoire du derviche et à l’ivresse des drogues.
A noter aussi :
En concert samedi 26 octobre 2019 à la Touvière près de Genève, à l'occasion de la 2ème biennale de la courge et du rébétiko !