Fasciné par le son analogique et sa vérité organique, Ben tombe dans la soul avec Otis Redding et les stars des labels Stax & Motown. Un chemin sans retour qui l’amènera à réaliser des reprises décalées, Soul Wash, puis un premier album éponyme à contre-courant de la mode, plein de cuivres et d’harmonies vocales. Le single « Soul Man » commence à prendre. Le succès. Une Victoire de la Musique (Révélation Scène). Plus de 450 000 albums vendus. L’effervescence médiatique. Et puis le trou noir.
Ben est prêt à raccrocher les gants s’il ne sent pas la passion. « Il faut retrouver du goût, de l’envie, une impulsion, sinon tu patauges. Je voulais voyager. Et là, je découvre ce groupe sur internet, les Monophonics. Je croyais que c’était un album des années 1970, et je lis 2007 sur les crédits. Je m’attendais à tout sauf à six Blancs de Californie. J’ai eu tout de suite un flash ». Hasard ou destin, Ben apprend plusieurs mois plus tard que les Monophonics jouent à Paris. « J’y vais, je prend une tarte pendant deux heures et à la fin du concert je discute avec eux. Le sax me dit que quand j’étais passé en concert avec Sharon Jones à San Francisco, ses parents y étaient et ils ont acheté mon vinyle, donc il me connaît. Bonne connexion. Ils jouaient à l’époque une reprise des Meters que je voulais faire en live, on était connectés. Je leur dis que j’aimerais qu’on fasse un disque ensemble ».
Le genre de discussion classique dans le monde souvent artificiel du music biz, qui le plus souvent ne mène à rien de concret. Sauf que cette fois, c’est du réel… C’est dans ce Neverland analogique que va s’esquisser la première mouture de À Coup De Rêves. À l’aube de la trentaine, le frenchy soulman décide d’arrêter de se planquer. Le nouveau Ben élargit la palette de ses émotions.
« Walk The Line », véritable ode à la liberté ouvre superbement les hostilités et donne un ton cinématographique que l’on retrouve toute au long de l’album.
Avec « Hallelujah le premier single, on retrouve cette soul festive, cuivrée et irrésistiblement groove qui a fait merveille sur le premier album.
Sur À Coup De Rêve, la langue française côtoie l’anglais sans complexe. Cette chanson, qui donne son titre à l’album, a une histoire singulière. « Je pensais appeler l’album Walk The Line, et cette phrase m’est venue, comme une expression qui n’existe pas vraiment. Je me suis mis dans des états pas possibles pour écrire ce morceau. Il y a dans ce texte des figures qui m’ont aidé à avancer dans la vie, comme Mohammed Ali. Il est dans cette chanson, avec ses poings et son sourire. Pour le titre, j’hésitais entre “Relève-toi”, “Ton Rêve Avance” et “À Coup De Rêves”. J’étais en concert à Genève, j’ai demandé au public lequel il préférait après avoir joué la chanson. Ils ont tous dit “À Coup De Rêve” ! »