Volodarka est le nom d’un village classé zone 4 depuis la catastrophe nucléaire du 26 avril 1986. Cette année-là, Vassili et Viera se rencontraient. Lui, soldat réserviste rappelé dans la nuit du 27 au 28 avril pour une mission obligatoire vers la centrale de Tchernobyl. Elle seule dans le village avec ses trois enfants.
Aujourd’hui, à Volodarka, à 35 km de la centrale, plus de 25 ans après la catastrophe : « On ne reçoit pas d’aide pour rester dans cette zone si peu contaminée. Mais on vit bien avec le potager, une vache, quelques poules, un cochon. »
« Chez nous on n’a pas peur de la radiation, on n’en parle pas. » En bordure de la zone d’exclusion nucléaire autour de Tchernobyl, la vie ordinaire, les rires, l’ennui, les chants, le souffle, fut-il exténué, de ces vies invisibles, exilées dans leur propre terre. Voyage dans un non-lieu de poussière et de vent. Une autre figuration du réel s’annonce. La terre maudite est aussi une puissance d’avenir qui bourgeonne, que l’on cultive, qui nourrit tout espoir.
A travers la banalité du quotidien et la précarité des vies, Volodarka questionne notre civilisation du progrès, qui, loin des premiers dieux, affirme sa croyance dans l’atome et offre au silence les grands sacrifices humains. Si le 26 avril 1986, une explosion équivalente à 350 bombes d’Hiroshima a transformé la petite ville de Tchernobyl en Zone interdite, on ne saura dire quand l’événement pris fin et jusqu’où il s’est propagé…
Titre original: Volodarka
Durée : 1 h 20 min
Sortie: 27 avril 2022
Réalisation: Nathalie Vannereau
La projection sera suivie d’un débat avec:
Micheline Draye, Professeur des Universités à l’Université Savoie Mont Blanc, Laboratoire EDYTEM