Conférence sur la Déscolarisation de la société

vendredi 19 décembre 2014 - 19:30
Maison des associations - Chambéry

« il faut tout un village pour élever un enfant »


Cette conférence associée à un mouvement, se fonde sur les thèses présentes dans l'ouvrage d'Ivan Illich paru en 1971 "Une société sans école" (le titre original signifiant littéralement : "déscolarisation de la société").

Cette conférence, comme Ivan Illich lui-même, ne milite évidemment pas pour l'ignorance, tout au contraire, mais pour la fin de l'instrumentalisation par l'État et les Pouvoirs du concept originel de skholè (mot grec signifiant le loisir que peuvent se donner les hommes à eux-mêmes pour apprendre. Il s’agit de ce temps qu’ils choisissent de prendre pour se cultiver et qu’ils peuvent prendre car (ou quand) ils ne sont pas harassés par un travail qui répond à la nécessité.)

Ainsi, il s'agit de présenter les élements qui nous amènent à vouloir de toute urgence : "la séparation de l'éducation et de l'État" et à aller vers des échanges entre égaux.

Il faut entendre "Déscolarisation" comme la "déinstitutionnalisation", à la ré-appropriation autonome et plus largement de cesser avec l'hétéronomie dans tout domaine e avec les réflexes de délégation/soumission à des institutions. L'école est la première institution pour laquelle nous "tombons" mais qui nous rend ensuite mûrs pour "tomber" pour toutes les autres.

Les pamphlets contre l'Éducation Nationale pleuvent depuis un siècle, mais il va bien falloir finir par passer à la suite.

Cornélius Castoriadis disait dans "une société à la dérive" :

« Je perçois l'école non pas comme une institution qu'il faut réformer et perfectionner, mais comme une prison qu'il faut détruire. »

John Holt résume bien les choses également :

« L'éducation, avec son fer de lance qu'est le système de scolarité obligatoire, avec toutes ses carottes, ses bâtons, ses notes, ses diplômes et ses références, m'apparaît aujourd'hui comme la plus autoritaire et la plus dangereuse des inventions humaines. C'est la racine la plus profonde de l'état d'esclavage moderne et mondialisé dans lequel la plupart des gens ne se sentent rien d'autre que producteurs, consommateurs, spectateurs et fans, motivés de plus en plus, dans tous les aspects de leur vie, par l'appât du gain, l'envie et la peur. »

Ce qui est frappant est l'extrême permanence des méfaits scolaires sur de très nombreuses générations et l'inertie atroce de ce système, qui cherche toujours à nous faire croire à son évolution (avec ses fameuses "réformes"), alors qu'il demeure parfaitement inchangé depuis 1880 et que ses fondations sont pourries depuis le départ.

Cette conférence entend justement rétablir bon nombre de vérités historiques concernant les buts avérés de "l'école de Jules Ferry" qui sont de soumettre le peuple aux intérêts des Possédants.

En effet, de très nombreux propos de Jules Ferry sont très transparents comme celui-ci :

« Il est nécessaire que le riche paye l’enseignement du pauvre, et c’est par là que la propriété se légitime. »

ou encore celle-ci :

« La République doit prendre en main le citoyen du berceau jusqu’à la tombe.»

Jules Ferry entendait vraiment, avec ses nouvelles lois scolaires "clore l'ère des Révolutions" et on doit malheureusement constater que son pari a été gagné jusqu'ici et que l'école au service des Possédants : ça a marché comme sur des roulettes !

Maximilien Robespierre, très tôt, avait alerté sur ce problème d’une éducation en situation de conflits d’intérêts : « Le sort du peuple est à plaindre quand il est endoctriné précisément par ceux qui ont intérêt à le tromper et se constituent ses précepteurs. C’est comme si un homme d’affaires était chargé d’apprendre l’arithmétique à ceux qui doivent vérifier ses comptes. »

Nous donnons cette conférence en parrallèle de celle sur la vraie démocratie. En effet, le combat pour la "déscolarisation" est absolument concomitant du travail pour "la vraie démocratie", car le régime politique et le régime d'éducation (de propagande) sont bien les deux faces d'un même problème, se nourrissant l'un l'autre, se complétant à merveille pour perpétuer les injustices sociales, une seule et même escroquerie au final.

On ne peut combiner « scolarisation » d'un peuple et démocratie, puisque la scolarisation est l'intériorisation profonde de l'hétéronomie individuelle et collective. L'avènement de la vraie démocratie est concomitant d'un processus de "déscolarisation" de la société et des cerveaux. Nous sommes des enfants parce que nous avons été scolarisés. Nous ne sommes autonomes en rien car nous avons tous été scolarisés (aliénés et blessés).

L'émancipation politique est fonction de l'émancipation éducative.

Nous devons sortir de l'ère scolaire.

Cette conférence propose plein de pistes pour imaginer et pour retrouver un espace public et aller donc vers les « échanges entre égaux » dont parle Illich.

« il faut tout un village pour élever un enfant »

Cette conférence propose de sortir de la dichotomie stérile qui met en opposition deux termes (pourtant non opposables) : école et famille.

La troisième voie est celle de la reconquête d’un véritable espace-public pour que nous puissions nous transindividuer librement. (Bref, l’établissement d’une skholè libre).

Durée de la conférence : 1h15 suivie d'une discussion.

Sur inscription.

Contacts : 04 79 75 11 73 / 06 77 78 79 46 / 06 25 52 26 16 / sylvain.rochex@gmail.com

 

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