Touareg du Niger, le guitariste Goumar Almoctar alias Bombino, est en mouvement depuis toujours. Qu’il fasse « le tour du désert » à 16 ans à la rencontre de sa culture et des cousins d’Algérie et de Libye ou qu’il subisse l’exil pendant 7 années, il incarne depuis l’album Agamgam en 2004, un blues farouche et mystique, un blues du désert viscéral devenu électrique. Sa musique puissante, aux riffs fulgurants et aux ballades épurées secoue les mânes de Jimi Hendrix et John Lee Hooker. En 2013 pour son dernier album Nomad, le blues de dunes et d’horizons fait écho aux guitares made in USA : c’est à Nashville dans le studio de Dan Auerbach de The Black Keys, qu’il enregistre ses mélodies accrocheuses, ses salves électriques et son groove mystique. Et puis, il y a la voix, vibrante, hypnotique qui louvoie comme un ruisseau ; une voix qui dit la liberté, la rébellion et la joie violente de la musique. Dans le chant de Bombino, il y a une science ancienne, immuable et réparatrice. Le temps est suspendu… On peut commencer la traversée.