VOWWS (Australie-Usa / Death-Pop)
Chronique de Sunburnsout.com : "Le disque qui renvoie les derniers Preoccupations et A Place To Bury Strangers au stade d’amuse-gueules post-punk. Voire même : l’album que The Horrors cherche à écrire depuis Primary Colours. Il faut dire que les Australiens de Vowws ne prêtent aucune allégeance envers la cause cold-wave. L’héritage se déchire, s’assemble aux idées nouvelles, se métamorphose en un nectar très personnel. Et subtil.
Album clair, longiligne, hyper attractif (Forget Your Finery, putain de tube !), Under The World (un titre à prendre au sérieux) détient une qualité imposante : du punk au stoner, de Joy Division à Marilyn Manson, tout y est assimilé, reconstruit, mais offert avec logique. Le groupe peut se permettre d’enchaîner un riff bien gras à une incantation veloutée, il n’y a ici aucune cassure, pas même la sensation d’un grand huit. Vowws détient le talent de la fluidité, du processus interne.
Miraculeux d’entendre une formation réussissant à rendre limpide le brouhaha des influences. On se plaint, à raison, que l’époque vire de plus en plus au Musée Grévin, car, tout bêtement, la plupart des artistes ne résonnent pas comme Vowws. S’inspirer d’un genre musical, c’est naturel. Savoir précisément pourquoi, et comment, exploiter cette généalogie à des fins hautement subjectives, c’est remarquable.
Aucune sueur dans Under The World : le carambolage paraît couler de source. Vowws ne se triture pas les méninges afin d’offrir un aspect mutant au post-punk (à titre d’exemple, le récent V de The Horrors suintait l’expérimentation à tous prix, jusqu’à la surconscience du procédé). L’idée de mutation semble même déplaire aux Australiens. Le post-punk (et ses succédanés) endosse chez Vowws des formes attractives, parfois rafraichissantes, car la spontanéité supplante la distanciation, l’instinct musical refuse les théories mélomanes.
À l’instar de Girls Names en 2015, Vowws pourrait s’offrir le casse de l’année."